Depuis un moment, je cherchais un couteau pour compléter mon équipement. Je ne voulais pas d'un grand couteau de chasse, je dépèce rarement un bison sur les pas de tir. Je cherchait quelque chose de petit, joli et pas encombrant, tout en étant quand même de bonne qualité. Les couteaux en boite à conserve recyclée made in Pakistan, très peu pour moi.
Eh bien, ce n'est pas si facile à trouver ...
J'ai donc pris mon courage à deux mains et décidé de me lancer dans une production perso. Comme j'avais la flemme de forger moi même une lame, j'ai acheté un Puuko Lapon sur NB pour pas cher.
Il est moche, mal équilibré esthétiquement avec son manche trop gros vite fait, mal fait, mais c'est une lame en acier au carbone de très bonne qualité, le manche est monté sur une soie traversante et, donc, c'est un couteau avec un bon potentiel, si on bosse un peu dessus.
Première chose à faire, démonter le manche. Ensuite, comme je voulais plutôt une lame "drop point", un petit coup de meule. Et, tant qu'on y est, nettoyer les flancs de la lame qui sont restés bruts de forge, là où on ne les a pas affûtés, ce n'est pas du luxe.
L'avantage d'une soie traversante, c'est qu'on peut facilement composer son manche à son goût. Il suffit d’empiler des rondelles de matériaux divers sur la soie et de serrer le tout avec un pommeau.
J'ai choisi de conserver le plus gros des matériaux composant le manche d'origine. Je vais juste les réduire en longueur car je trouve le manche trop long et remplacer le pommeau moche en bois de renne par un pommeau tourné dans un bout de bronze qui traînait dans mon atelier. Tant qu'à être au tour, j'usine aussi deux rondelles en bronze qui enrichiront un peu ce manche triste.
Tous les éléments sont séparés par des rondelles de cuir qui m'évitent les problèmes d'ajustage des différentes faces entre elles en comblant les éventuels manques d'équerrage.
Pour l'instant, ça casse pas trois pattes à un canard ...
Mais, quelques coups de ciseau à bois, de lime et de papier de verre plus tard ...
Le résultat est quand même nettement plus élégant que le couteau de départ. À mon goût, en tout cas.
Un bout de cuir et un peu de couture plus tard, le voici pourvu d'un étui, simple et assorti au reste de mon équipement.
J'avoue être assez satisfait du résultat.